L'instrumentation de cette pièce dénote le souci de l'époque de créer du son électronique en direct, avec les moyens limités dont on pouvait alors disposer. Cet ensemble "électrifié" fut un des points de départ pour les recherches développées plus tard au sein de L'Itinéraire, où transformations électroniques, synthèse et instruments acoustiques seraient mêlés.
Les Nuages de Magellan fut repris au cours d'un concert mémorable, dans le planétarium du palais de la Découverte, le planétaire étant en action, le dôme étoilé réverbérant la musique.
La note de programme écrite pour cette occasion précise : "Les Nuages de Magellan sont deux petites galaxies proches de la nôtre... A l'oeil nu, les galaxies apparaissent comme des formes aux contours vagues... on ne distingue les milliards d'étoiles qui les composent qu'à l'aide du télescope. Dans la pièce, la musique elle aussi est faite de myriades d'étincelles sonores qui se fondent en formes floues, en nuages de sons indécomposables. Il n'y a pas de parties distinctes dans le discours musical : chaque structure est en perpétuelle évolution et se transforme lentement en une autre figuration..."
Tristan Murail
1 CD ReR,
Ensemble Volta